Pédopsychiatre,
membre de la Société Psychanalytique de Paris.
Le
Livre noir de la psychanalyse : vivre, penser et aller mieux sans
Freud, sous la direction de Jacques Van Rillaer,
Didier Pleux, Jean Cottraux, Mikkel Borch-Jacobsen, Catherine
Meyer. Les Arènes, 2005.
La
récente parution du Livre noir de la psychanalyse se présente
ouvertement comme un coup médiatique. En réponse
à une question d’Éric Favereau de Libération
(17-18/9/05) qui l’interrogeait sur l’utilité
des injures utilisées à l’encontre de Freud,
Jean Cottraux, l’un des principaux responsables de ce pavé
brouillon, mal construit, hétéroclite, où
l’on insiste par ailleurs à tout bout de champ sur
la nécessité de ne rien avancer qui ne soit prouvé
scientifiquement, n’avouait-il pas : « On a forcé
un peu la note et un débat a besoin d’être
polémique. Il est vrai qu’il y a eu des discussions
sur le titre, mais aujourd’hui parler de “livre noir”
ne veut pas dire extermination de masse (sic). » Un certain
Franck Cioffi, sous prétexte de dénoncer la «
mauvaise foi » de Freud et des freudiens dans l’histoire
du traitement d’Anna O, n’hésite pas à
les comparer aux nazis et aux staliniens.
On
voit tout de suite à quel niveau se situe le débat,
du moins pour certains auteurs. Il semble bien que l’insistance
de Freud, « malgré son peu de goût pour la
chose », comme le fait finement remarquer Mikkel Borch-Jacobsen,
sur le rôle de la sexualité chez l’être
humain depuis son enfance provoque chez eux autant d’émoi
que chez leurs confrères du début du siècle
dernier.
Un
procès d’intention
Nous
reviendrons sur l’évidence que les auteurs n’ont
pas vraiment saisi ce que Freud dénomme ainsi, et pourquoi
il confère ce statut privilégié à
la sexualité. Il faut presque s’excuser d’avoir
à le rappeler. Chez les humains, la sexualité (génitale)
n’est pas uniquement soumise à la finalité
de la reproduction. Du fait d’une maturation longue et en
deux temps, elle est sujette au refoulement et attire dans ce
refoulement le plaisir provenant d’autres zones excitables.
Cela donne l’occasion à Jacques Van Rillaer, lacanien
défroqué (comme d’ailleurs l’auteur
précédent), de reprocher quasiment à Freud
de spéculer sur le fait que « le plaisir sexuel est
un des plus intenses qui soient et intéresse la grande
majorité des gens, depuis l’enfance jusqu’à
un âge avancé » pour attirer le chaland vers
ses théories, par ailleurs critiquées par des «
psychologues et sexologues qui ont un vif intérêt
pour la sexualité et en parlent sans aucun gêne.
» Sans s’inquiéter de ses propres contradictions,
il explique en même temps que parce qu’à son
époque « on s’intéressait beaucoup aux
problèmes sexuels », les Trois Essais n’avaient
« rien de bien révolutionnaire ».
L’idée
que les théories de Freud sont fausses mais que leur vérité
était reconnue bien avant lui parcourt d’ailleurs
le livre de bout en bout. Il faut le déplorer pour ses
auteurs, que la contradiction ne semble pas effrayer, et qui trouvent
une raison de discréditer Freud dans le fait que certaines
de ses idées auraient été pressenties par
d’autres. Or, ce qui compte, c’est l’ensemble
du système dynamique que Freud a créé avec
la psychanalyse. C’est ainsi que Jean Cottraux remarque
que dans le Phèdre, Platon préfigure la seconde
topique et que, plus près de nous, Janet (qu’il semble
admirer) pense que « seule une petite partie des relations
entre l’individu et l’environnement se déroule
au niveau conscient » sans pour autant estimer que tout
se ramène à la sexualité. À ses yeux,
les relations entre la sexualité et certains symptômes
n’existent que dans « environ trois quarts des cas
». Pourquoi alors, peut-on se demander, tant d’acrimonie
si le désaccord ne porte que sur un quart des cas ? Et
qui plus est, envers un précurseur, puisque, croyant apparemment
faire flèche de tout bois, Cottraux n’hésite
pas à proclamer dans un encadré que « Freud
et surtout son élève Ferenczi peuvent être
considérés comme des grands parents des TCC (Thérapies
cognitivo-comportementales) modernes. »
L’un
des prétextes de l’hostilité, pour ne pas
dire la haine, répandue dans de nombreux passages du livre
1, serait que Freud et les psychanalystes seraient intéressés
par l’argent, contrairement évidemment à l’ensemble
des auteurs du livre, tous totalement désintéressés.
Il est vrai que les honoraires habituels de Freud étaient
relativement élevés, ce qui n’avait rien de
choquant compte tenu de sa notoriété puis de sa
célébrité, mais il pratiquait parfois aussi
des cures gratuites, et était très généreux,
ainsi que le souligne Jones 2. Dans un article qui n’honore
pas son auteur, Swales doit reconnaître qu’il était
« effectivement philanthrope lorsqu’il pouvait se
le permettre » mais prétend sans preuve que c’était
parce qu’il était « habité essentiellement
de considérations matérielles » qu’il
avait espéré recevoir le Prix Nobel. Il n’hésite
pas à se fonder sur quelques ragots 3 pour l’accuser
d’avoir « abusé de la faiblesse » de
ses patients. Le fait est pourtant, de l’aveu même
de l’auteur qui ne semble pas comprendre les implications
de ce qu’il écrit lui-même, qu’en 1910,
donc à l’âge de 54 ans, Freud, malgré
sa générosité envers sa famille, était
incapable de l’emmener en vacances en Italie du Sud ; et
qu’en 1921, s’il se reconnaissait à l’abri
des soucis financiers, ce n’était qu’ «
aussi longtemps que je pourrai continuer à travailler ».
Curieux aboutissement pour une existence consacrée au lucre
!
Un
autre des thèmes principaux est de traiter Freud de menteur,
de prétendre qu’il a « fabriqué »
les cas qu’il expose, et d’assurer que le traitement
ne leur a pas réussi. Les auteurs font appel à nombre
de publications, pour la plupart bien connues, certaines écrites
par des psychanalystes qui ne pensaient probablement pas que leur
travail serait ainsi récupéré, d’autres
par des auteurs qui croyaient ainsi saper les fondements de cette
discipline. La plupart de ces « démonstrations »
tournent court, ou montrent simplement qu’au début
de sa pratique analytique, Freud était inexpérimenté,
s’illusionnait sur certains succès, hésitait,
changeait d’avis, notamment sur la réalité
de la séduction – ce qui n’est pas un scoop
– qu’à la fin de sa vie, il gardait un scepticisme
lucide, et que dans ses publications, par exemple sur l’Homme
aux rats, il n’utilisait pas la totalité de ses notes
de séance, ce que l’on savait aussi et qui n’est
pas particulièrement scandaleux. Mais quand bien même,
comme les auteurs du Livre noir le prétendent, Freud aurait-il
fortement « arrangé » la plupart de ses études
de cas, quand bien même, comme ils n’osent le soutenir,
aucun de ses traitements n’aurait été un succès,
cela ne changerait pas grand chose à l’idée
que l’on peut avoir aujourd’hui de la psychanalyse.
En effet, même si Freud a créé la psychanalyse,
même si ses élaborations théoriques restent
fondamentales, on peut aussi dire que, dès le Congrès
de 1908, ou dès la parution du premier numéro du
Jahrbuch, la psychanalyse reposait non plus uniquement sur un
homme, mais sur toute une communauté. Certes, il y eut
des exclusions, il y eut des scissions. Celles-ci furent rendues
inévitables par des divergences fondamentales sur les bases
mêmes de la conceptualisation, rendant pratiquement impossible
la poursuite en commun de sa construction. Ceci ne prouve pas
que la psychanalyse soit une secte, comme certains auteurs le
prétendent, mais plutôt que le savoir psychanalytique
n’est pas du même ordre que celui de la science «
classique », comme y insistait la regrettée Élisabeth
Bizouard, récemment disparue, dans un article fondamental
4. Dans ce même écrit, elle rappelait aussi que l’intuition,
élément essentiel du savoir analytique, est aussi,
ainsi que le montre Chalmers 5, à l’origine de nombre
de découvertes scientifiques, et que celles de Copernic,
Galilée, Newton, ne purent à l’origine recevoir
de justification. « Les détracteurs de Copernic disposaient
d’éléments qui étaient, à l’époque
fondés. Deux siècles plus tard, la justification
adéquate fut produite. Comment qualifier alors ces découvertes
? C’étaient, dit Chalmers, des intuitions et des
métaphores. » É. Bizouard faisait notamment
référence aux écrits de Popper (souvent appelé
à la rescousse par les auteurs du Livre noir) et de Thomas
Kuhn qui démontrent la relativité de la notion d’«
objectivité » et le fait que les « théories
préalables déterminent les observations et les énoncés
d’expériences ».
Cette
malveillance se retrouve dans de nombreux articles mais pas partout.
Certains se bornent à exposer que, dans telle ou telle
catégorie de cas psychiatriques, d’autres méthodes
thérapeutiques, médicamenteuses ou psychothérapiques,
leur paraissent plus indiquées que la psychanalyse, ce
que nul psychanalyste dans son bon sens ne songerait pour sa part
à contester. On peut donc dire que l’ignorance tous
azimuts est la caractéristique commune des maîtres
d’œuvre de l’ouvrage, malgré leur prétention
à détenir la science.
Ni
Freud ni les psychanalystes contemporains n’ont jamais prétendu
que la psychanalyse était une indication dans tous les
cas de trouble psychiatrique. Au contraire, on ne cesse de souligner
que seuls certains patients peuvent en bénéficier,
et en particulier de la cure-type. C’est une tout autre
affaire que de penser que la psychanalyse, en tant que savoir,
peut éclairer la compréhension de nombreux cas qui
ne constituent aucunement des indications d’analyse et qu’elle
est nécessaire à la formation des psychiatres et
psychologues (qu’ils travaillent en institution ou en cabinet).
L’approche psychanalytique est essentielle tant pour la
compréhension des maladies mentales que dans l’organisation
des organismes psychiatriques, afin qu’ils puissent jouer
leur rôle de thérapeutique institutionnelle. P.C.
Racamier et l’équipe de l’Association de Santé
mentale du XIIIe Arrondissement de Paris, notamment S. Lebovici,
R. Diatkine et P. Paumelle, ont envisagé ces éléments
en détail dans leur livre Le Psychanalyste sans divan 6.
Sans tomber dans une sociogénèse naïve des
maladies mentales, ni dans le schéma réducteur de
la « pathologie réactionnelle », d’ailleurs
dénoncée dans ce livre 7, il est clair que l’influence
du milieu dans lequel les patients sont soignés, surtout
lorsqu’il s’agit de prises en charge au long cours,
joue un rôle très important dans l’évolution
des pathologies. C’est ainsi qu’il n’est nul
besoin d’être psychanalyste pour observer que les
patients sont tout autant capables de provoquer des crises institutionnelles
que d’en subir les conséquences, mais l’approche
psychanalytique est nécessaire pour aborder de façon
rationnelle de telles situations, et plus généralement,
pour permettre à chaque soignant d’être un
aussi bon soignant que possible, sans pour cela se situer personnellement
en tant que psychothérapeute 8. Quant à la psychothérapie
proprement dite des patients soignés en institution, elle
ne saurait en aucun cas ni suffire, ni être pratiquée,
sauf rare exception, sur le modèle de la cure-type.
L’argument
de la science
Un
autre reproche, constamment répété dans Le
Livre noir, est celui du caractère « non-scientifique
» de la psychanalyse. Certains des auteurs accusent la psychanalyse
d’être non-réfutable, au sens de Popper, d’autres
(notamment Sulloway) la trouvent réfutable mais accusent
les psychanalystes d’être de « pseudo-scientifiques
». Au contraire, les auteurs du Livre noir se gargarisent
d’être, eux, de véritables scientifiques, ce
que prouverait essentiellement l’ « efficacité
» des traitements médicamenteux et cognitivo-comportementalistes.
Il est clair que la disparition d’un symptôme (disons
la phobie des araignées et des cafards, puisque c’est
un exemple privilégié par Van Rillaer) se prête
mieux à l’analyse statistique que l’amélioration
globale et durable, portant sur le « mieux-être »
global d’un individu considéré comme une personne,
et non seulement comme porteur de ce symptôme. Il est faux
cependant de prétendre que les psychanalystes ne se préoccupent
pas de recherche, y compris dans son aspect évaluatif :
c’est ainsi que la Fédération Européenne
de Psychanalyse consacre très régulièrement,
depuis plusieurs années, des ateliers à la recherche
lors de ses conférences annuelles 9, y compris sur le plan
de l’évaluation des cures analytiques et des thérapies
psychanalytiques, du suivi catamnetique, de la relation entre
les résultats symptomatiques et le développement
du processus psychanalytique… Samuel Lepastier 10, dans
le dossier consacré à la recherche d’un numéro
du Bulletin de la Société Psychanalytique de Paris,
montrait que « deux modes d’évaluation sont
envisageables : l’un portant sur les résultats, l’autre
sur les processus ». Mais, étant donné que
le comportement n’est pas « un index satisfaisant
des perturbations intra-psychiques », les méthodes
évaluatives doivent nécessairement tenir compte
des facteurs inter-subjectifs et, surtout, de ce que « les
comportements ou les représentations immédiatement
reconnus » ne sont pas les plus significatifs. Victor Souffir,
dans le même numéro, propose une « Échelle
d’évaluation pour les états psychotiques »
11 fondée sur des vecteurs issus de la psychanalyse.
Bien
entendu, la recherche « évaluative » sur la
psychanalyse ne saurait évincer la recherche clinique en
psychanalyse. Dans ce même dossier réuni par Roger
Perron 12, plusieurs auteurs posent sur le fond la question de
la recherche et de la scientificité en psychanalyse. César
et Sara Botella rappelent les désaccords au sein même
de la communauté analytique sur la pertinence d’une
recherche en dehors du cadre analytique. C’est ainsi que
Peter Fonagy, en tant que président de l’IPA et sous
l’égide de celle-ci, « a créé
une formation de chercheurs en psychanalyse selon des critères
et des idéaux d’une méthodologie des programmes
», tandis qu’André Green et Peter Wolff «
considèrent l’association libre et l’attention
flottante en tant qu’éléments essentiels de
la recherche analytique ». Par conséquent, il y a
débat, mais ce débat vaut certainement mieux que
la suffisance affichée par nombre d’auteurs du Livre
noir qui confondent scientificité et positivisme. Van Rillaer
cite à deux reprises Bachelard 13 ; il a tort, car Bachelard
écrivait par exemple 14 : « la substance chimique,
que le réaliste aimait à prendre comme exemple d’une
matière stable et bien définie, n’intéresse
vraiment le chimiste que s’il la met en réaction
avec une autre matière. Or si l’on met des substances
en réaction et si l’on veut recevoir de l’expérience
le maximum d’instruction n’est-ce pas la réaction
qu’il faut considérer ? Aussitôt un devenir
se dessine sous l’être. Or ce devenir n’est
ni unitaire ni absolu. Il se présente comme une sorte de
dialogue entre matière et énergie… »
Ainsi,
ce qui serait vrai des substances chimiques, à savoir l’importance
de la réaction entre elles, ne le serait pas des êtres
humains lorsque joue entre eux le transfert et le contre-transfert,
et il faudrait, comme le veut par exemple Mac-millan à
propos de l’interprétation des rêves, qu’existe
une sorte de « pierre de Rosette » permettant une
« traduction du rêve » pour échapper
à l’« indéterminisme de l’interprétation
et de la construction » qu’il reproche à la
psychanalyse ? Par conséquent, le même reproche concernant
la difficulté en analyse à dire « parmi de
nombreuses interprétations plus ou moins plausibles, laquelle
est vraie » pourrait a fortiori être adressé
à la physique depuis que le principe d’indétermination
a été formulé par Heisenberg. Cottraux 15
pense, lui, pouvoir « quantifier » non seulement les
symptômes, mais les pensées ! Le Livre noir contient
un texte d’Aldous Huxley, dans lequel celui-ci ironise sur
les psychanalystes qui « peuvent bien se permettre de laisser
tomber un sourire de pitié sur les praticiens d’autres
sciences, qui pataugent dans l’univers boueux où
seule une des deux possibilités d’une contradiction
peut être tenue pour vraie à un moment donné
». En 1925, date de ce texte, Huxley pouvait être
pardonnable d’ignorer les travaux de Louis de Broglie, publiés
l’année précédente, sur la mécanique
ondulatoire et la double nature de la lumière, et il écrivait
plusieurs années avant les formulations de Gödel sur
l’indécidabilité, mais ce n’est pas
le cas des maîtres d’œuvre du Livre noir. Ils
auraient d’autant mieux fait de s’abstenir de citer
Huxley que beaucoup de psychanalystes montrent au contraire le
plus grand intérêt pour les sciences, depuis Freud
jusqu’aux contemporains. Citons par exemple les nombreux
auteurs qui, avec Georges et Sylvie Pragier, se demandaient il
y a quinze ans environ comment utiliser les apports de la science
la plus moderne
en
psychanalyse, ne serait-ce que sous forme de métaphore
16. Il est vrai qu’ailleurs dans le livre, Joëlle Proust
s’imagine que les psychanalystes se contentent d’«
ancrer la psychanalyse » dans des conceptions scientifiques
périmées, étayées sur la science de
la fin du XIXe siècle, et croit pouvoir affirmer que les
neurosciences sont difficilement compatibles avec le concept de
refoulement. Remarquons au passage que, peut-être sans s’en
douter, elle est cependant plus proche des formulations analytiques
que de celles de certains autres auteurs du Livre noir, quand
elle écrit que « l’activité mentale
est essentiellement inconsciente ». Certes les notions d’inconscient
en psychanalyse et en sciences cognitives ne sont pas superposables,
comme le montre par exemple Daniel Andler 17, notamment parce
que ces dernières ne mettent pas en leur centre le sujet.
Mais le même, se référant à Edelman
18, propose d’explorer l’idée d’une «
fonction essentielle de la construction dans la constitution du
cognitif ». Une telle piste pourrait d’après
lui supposer la construction du sujet en parallèle de l’hypothèse
de l’innéité de structures mentales fondamentales.
À
l’inverse en effet des oukases d’exclusion, de très
nombreux auteurs, qu’ils viennent de la psychanalyse d’une
part, ou des neurosciences et des sciences cognitives de l’autre,
travaillent avec succès à jeter des ponts entre
ces disciplines. Citons Daniel Widlöcher (ancien président
de l’International Psychoanalytical Association et ancien
membre du Conseil de la Société des Neurosciences),
Serge Lebovici, qui a introduit en clinique pédopsychiatrique
le concept d’énaction 19 utilisé par les cognitivistes
20, Lisa Ouss (organisatrice en février 2005, avec le pédopsychiatre
d’orientation analytique Bernard Golse d’une journée
sur « Le Concept anglo-saxon de Neuro-Psychanalyse »),
Nicolas Georgieff 21, parmi les premiers. Parmi les seconds citons
J.-D. Vincent 22, F. Varela 23, qui depuis longtemps collabore
avec des psychanalystes à des colloques de pédopsychiatrie
et rejette tout réductionnisme, Daniel Andler déjà
mentionné 24, M.C. Hardy-Baylé, psychiatre d’orientation
cognitiviste, qui conclut par exemple un article sur « Sciences
cognitives et psychiatrie » en prenant l’exemple des
recherches sur le traitement de la métaphore chez le schizophrène
comme susceptibles « de jeter des ponts entre les deux champs
épistémologiquement disjoints que sont la psychanalyse
et la neuropsychologie cognitive » 25. Par conséquent,
par le sectarisme dont ils font preuve, les cognitivistes qui
participent au Livre noir servent fort mal leur cause. Le Prix
Nobel de Médecine américain Êric R. Kandel
écrit quant à lui : « Un dialogue authentique
entre la biologie et la psychanalyse est nécessaire si
nous voulons atteindre une compréhension cohérente
de l’esprit. » 26 Sans doute n’est-il pas assez
« scientifique » pour les auteurs du Livre noir ?
Un numéro de Perspectives Psy fut consacré à
la fertilité des confrontations entre neurosciences et
psychanalyse dès 1998, sous la direction de Nicolas Girardon
27. Marc Jeannerod, Directeur de l’Institut des Sciences
Cognitives, écrit que ces sciences « peuvent constituer
la base d’une biologie de l’esprit où pourrait
s’intégrer la psychanalyse » 28. Serge Stoléru
s’attache à « montrer comment l’approche
neuro-biologique du désir sexuel humain peut être
complémentaire des développements psychanalytiques
» exprimés en termes de libido et de pulsions. 29
L’argument
de la fermeture
D’une
façon générale, l’image que la plupart
des articles du Livre noir donnent de la psychanalyse et des psychanalystes
est une image caricaturale, y compris dans les critiques des critiques
que les psychanalystes sont censés faire aux autres thérapies.
On passera sans trop de commentaires sur des articles comme celui
d’Allan Hobson, qui pour un « spécialiste de
l’étude des rêves », comme nous l’apprend
l’introduction de l’article, donne de l’un des
siens une interprétation, dont il prétend qu’elle
serait celle donnée par un psychanalyste, qui ferait mourir
de rire Snoopy lui-même, ou les nombreux articles de Van
Rillaer, déjà cité, « ancien membre
de l’École belge de Psychanalyse », qui semble
avoir tellement peu compris ce que peut être le travail
psychanalytique qu’on ne peut que le féliciter d’avoir
renoncé à cette activité, qu’il trouve
néanmoins « facile » !
Par
ailleurs, il faut dénoncer le fait même de parler
des « psychanalystes » comme s’ils étaient
tous d’accord entre eux sur tout. Il y a évidemment
un certain nombre d’idées communes qui définissent
la psychanalyse, au premier rang desquels l’acceptation
du rôle central des processus inconscients dans la vie psychique,
ou, par exemple, le complexe d’Oedipe, (dont J. Van Rillaer
croit qu’il suffit, pour invalider son existence, d’écrire,
se citant lui-même pour tout potage, que « de nombreuses
recherches ont réfuté la thèse de son universalité.
» 30) Mais il est d’autant plus absurde de reprocher
à la « communauté psychanalytique »,
comme le fait Sulloway déjà nommé, d’être
une secte, que les désaccords entre psychanalystes sont
pris par d’autres auteurs comme arguments à l’encontre
de la psychanalyse. C’est ainsi que Borch-Jakobsen par exemple,
trouve que l’évolution des théories analytiques
ou les divergences doctrinales sont signe qu’il s’agit
d’une « théorie zéro », de surcroît
opportuniste… Comme si des divergences aussi capitales n’opposaient
diverses écoles de cosmologie, de nutritionnistes, voire
de chirurgiens à propos de la préférence
à donner à telle ou telle voie d’abord…
pour ne pas parler des historiens ou des économistes !
Quoi
qu’il en soit, bien des psychanalystes sont infiniment plus
ouverts à d’autres approches thérapeutiques
que ne le sont les maîtres d’œuvre du Livre noir
à la psychanalyse. C’est ainsi qu’on ne comprend
pas, par exemple, ce que dans le livre le chapitre défendant
l’usage des médicaments. Déjà l’introduction
du chapitre reconnaît que « personne ne met en cause
le bénéfice de la chimie pour des pathologies lourdes
». Par conséquent, Pelissolo s’attaque à
des moulins à vent en évoquant « certains
psychanalystes » qui reprochent à la chimiothérapie
de supprimer le « matériel » sur lequel est
basée la thérapie. Mais lui-même reconnaît
que ces traitements doivent avoir des limites, et de plus qu’une
thérapie structurée, « par exemple d’inspiration
cognitiviste ou psychanalytique » est souvent nécessaire.
Les positions sont-elles donc si éloignées ? On
ne voit pas ce qui justifie l’insertion de son article dans
un Livre noir, pas plus d’ailleurs que l’autre article
sur la chimiothérapie, qui conclut à juste titre
sur l’inutilité d’un débat « qui
oppose de manière rituelle psychiatrie pharmacologique
et psychothérapie d’inspiration psychanalytique ».
En fait, il y a débat chez les psychanalystes, et débat
très riche, non pas pour opposer ces deux approches, mais
pour en préciser les indications et surtout mieux comprendre
les effets des médicaments chez un patient en cure analytique
ou psychothérapique 31. En réalité, il n’est
pas à l’heure actuelle de psychiatre hospitalier
de formation analytique qui refuse d’utiliser les thérapeutiques
biologiques dans les troubles psychotiques, les troubles de l’humeur,
etc. chez l’adulte. Il en va autrement chez l’enfant,
en raison notamment des conséquences à distance
que peut comporter la chimiothérapie sur le développement
des jeunes patients. Encore cette réticence est-elle loin
d’être générale et absolue. 32 On connaît
par contre bien des psychiatres totalement opposés ou ignorants
de la psychanalyse. Ce sont rarement les meilleurs cliniciens,
même s’ils peuvent être excellents dans la taxinomie
DSM ! Mais certains d’entre eux, s’ils lisent cet
article, ne comprendront même pas de quoi je veux parler,
si précisément pour eux aucune clinique n’existe
– voire ne peut exister dans un raisonnement circulaire
– en dehors de cette taxinomie ! Par ailleurs, comme le
remarque Georgieff 33, « la prescription de psychotropes
elle-même reste régie par des règles empiriques
autant que psychopharmacologiques. »
Autre
exemple, J.J. Déglon, qui dans son article sur le traitement
des toxicomanes, reproche aux analystes leurs réticences
vis-à-vis des « traitements de substitution ».
Or certains psychanalystes sont partisans de ces traitements,
qui d’ailleurs sont loin d’être toujours sans
inconvénients, et donc s’en prendre aux « théories
psychanalytiques » comme ayant « bloqué »
le « traitement efficace des toxicomanies » donne
là encore l’impression que certains ont peine à
garder leur sérénité lorsque leurs pratiques
sont discutées, ce qui pour des « scientifiques »
est regrettable.
Contrairement
à ce qu’affirme l’introduction du livre, la
psychanalyse n’est pas devenue marginale en dehors de la
France (et de l’Argentine). En fait les auteurs comparent
des données qui ne sont pas comparables, à savoir
en France le nombre de psychiatres, psychologues et psychothérapeutes
« d’orientation analytique » qui, par un glissement
d’un paragraphe à l’autre, deviennent tout
d’un coup des « psychanalystes », et le nombre
aux États-Unis de psychanalystes « qui se répartissent
entre deux associations » (en fait plus que deux) et qui,
selon le propre décompte de ces auteurs seraient au nombre
de 6500. Un simple coup d’œil sur le « Roster
» (Annuaire de l’Association Psychanalytique Internationale)
aurait permis aux auteurs de constater que les analystes des deux
associations françaises membres de l’API étaient
en 2003 bien moins de 800. Il aurait fallu y ajouter les «
cotisants » du IVe groupe (récemment éclaté),
qui sont un petit nombre. Quant aux multiples groupes lacaniens,
il est vrai que leurs membres sont difficilement dénombrables.
Mais il faudrait distinguer ceux qui ont une réelle formation
de ceux qui se contentent, sous prétexte « de ne
se réclamer que d’eux-mêmes », d’afficher
« psychanalyste » sur leur carte de visite, éventuellement
après une courte analyse personnelle. Compter ces derniers
parmi les « psychanalystes » peut équivaloir
à comparer le nombre de docteurs en médecine d’un
pays avec le nombre de médecins ajouté à
celui des guérisseurs dans un autre pays…
Pour
tout dire, nombre de reproches adressés aux « psychanalystes
» en général dans le Livre noir s’adressent
en fait aux lacaniens. On ne voit pas pourquoi l’ensemble
des psychanalystes français devraient se sentir concernés
par des propos de Lacan (quel que soit par ailleurs l’intérêt
de certaines de ses élaborations théoriques) qui
en qualifiant la pratique psychanalytique d’ « escroquerie
» faisait certainement, dans l’esprit de « jusqu’où
puis-je aller trop loin ? », une sorte d’autocritique
narquoise de sa propre pratique (séances « courtes
» et même ultra-courtes, dérogations les plus
fantaisistes aux règles de l’analyse, sans compter
le mépris à peine dissimulé dans lequel il
tenait nombre de ses collègues et de ses élèves…)
Il est vrai que certains de ses épigones qui affichent
(à son imitation ? – mais sans avoir sa créativité
ni son talent) une suffisance narcissique, qui utilisent un jargon
ésotérique ou qui transforment la théorie
psychanalytique en exercice mathématique, qui gardent pendant
les séances un silence rompu seulement d’un calembour
ici ou là, qui font croire en somme que l’arrogance
ou le mépris sont des caractéristiques des praticiens
de cette discipline, ont jeté en France sur cette dernière
un discrédit dont il est malheureux qu’aient à
souffrir l’ensemble des psychanalystes, y compris ceux des
lacaniens qui n’ont aucunement ce comportement. Ce serait
à ces derniers de faire le ménage ; malheureusement
l’extrême éclatement de leurs groupes, en raison
des scissions répétées dont Lacan a, là
encore, donné l’exemple, les en empêche. De
même, le reproche fait aux « psychanalystes »,
dans divers articles, de « culpabiliser les mères
» à l’imitation de Françoise Dolto,
tombe à plat. Il y a longtemps que la plupart de ceux qui
ont
suivi ses excès dans ce sens ont compris leur erreur. Quant
aux quelques autres, ils sont fort critiquables, tout autant d’ailleurs
que les paroles ravageuses de certains obstétriciens, voire
de certains pédiatres. Des mères, justement, viennent
raconter, cinq ou dix ans plus tard, à un pédopsychiatre,
la manière dont ces mots ont pesé sur elles et par
conséquent sur leurs enfants. Est-ce pour autant une raison
de discréditer globalement l’obstétrique et
la pédiatrie ?
Bien
entendu, on n’hésite pas dans le Livre noir à
manipuler la bien-pensance contemporaine 34 contre la psychanalyse
35 et inévitablement il est reproché à Freud,
« imprégné de conceptions de son temps »
d’avoir considéré « …les homosexuels
comme des pervers et les enfants comme des êtres que seule
une solide éducation ramenait dans le droit chemin. »
« Était-il malgré tout une lumière
libérale dans un océan d’obscurantisme ? »
s’exclame comiquement Pascal de Sutter, que son adhésion
aux techniques « scientifiquement éprouvées
» n’éloigne pas de pratiquer simultanément
un très prudent conformisme, tandis qu’il reproche
le même défaut à Freud pour n’avoir
pas suivi les idées plus novatrices d’Havelock Ellis.
À une époque où la confusion sémantique
36, la politisation et tout bonnement le simplisme envahissent
la psychopathologie, et où par conséquent le DSM
se révise sous la pression de telle ou telle association
n’ayant rien à voir avec la psychiatrie, la pensée
structurale de la psychanalyse est évidemment inacceptable…
Mais il est bien vrai que, contrairement aux idées de Reich,
de Marcuse ou de certains soixante-huitards, elle n’est
aucunement une théorie de la destruction « narcissique
» 37 des distinctions entre les sexes et les générations.
Elle n’est pas non plus une théorie de la destruction
de la Société existante, même si toutes les
tyrannies, de tendance fasciste, communiste ou islamiste, ne peuvent
que la voir d’un très mauvais œil.
André
Green 38 rappelait que, si Freud « ne renonça…
jamais à supposer l’existence de fondements biologiques
aux processus psychiques », les « biologistes n’étaient
pas preneurs en ce qui concerne la sexualité » ;
ils n’étaient demandeurs que de neurones et de cerveaux.
Or sur ce point, Freud faisait état d’un hiatus incomblable
entre le cerveau et la conscience d’une part, et, en leur
entre-deux, l’inconscient d’autre part. Le malentendu
persiste encore aujourd’hui, les neurobiologistes n’entendant
l’inconscient que sous la forme du non-conscient des mécanismes
cérébraux, prêts à faire alliance avec
l’inconscient des congnitivistes. Néanmoins, de nombreux
neurobiologistes et cognitivistes s’efforcent, non pas nécessairement
de syncrétiser leur discipline et la psychanalyse, ce qui
n’est certainement pas souhaitable, mais du moins de réfléchir
à la manière dont leurs champs respectifs peuvent
co-exister et se questionner mutuellement.
À
l’inverse, d’autres parmi eux, mais bien plus souvent
des praticiens fermement retranchés dans l’utilisation
des résultats de ces recherches, dont certains rassemblés
autour des maîtres d’œuvre du Livre noir, n’ont
rien, si l’on ose dire, appris depuis un siècle :
« … Toujours pas de sexualité s’il vous
plaît, en dehors du strict domaine où elle est à
l’œuvre » poursuivait Green 39. C’est que
la confusion persiste sur le concept de cette sexualité,
de cette toujours scandaleuse Chose sexuelle 40 qui « fait
accéder l’homme au statut d’être psychique
», ainsi que l’exprime également André
Green 41. Or, faut-il une fois de plus le rappeler, cette «
psycho-sexualité » n’est pas la « pansexualité
» mais bien plutôt la reconnaissance de ce qu’en
dehors de la zone génitale d’autres zones corporelles,
notamment orales et anales, existent des zones érogènes,
c’est-à-dire génératrices de plaisir.
Ces zones érogènes sont successivement investies
pendant le développement de l’individu et l’existence
de ces différentes pulsions sexuelles, qui font de l’enfant
un pervers polymorphe selon Freud, est capitale tant dans ce développement
que dans la personnalité de l’adulte et sa manière
de parvenir à la sexualité génitale.
La
psychanalyse, on l’a dit plus haut, repose depuis bientôt
un siècle non pas sur un homme seul, sur un gourou, mais
sur une communauté. Ses élaborations théoriques
inspirent, en dehors même de la cure type, d’innombrables
praticiens de la psychothérapie, des cures de patients
psychosomatiques, du psychodrame, de la relaxation, des thérapies
en groupe, de la psychiatrie institutionnelle, etc. contribuant
ainsi au mieux-être d’innombrables personnes. Cette
richesse témoigne de la légitimité de la
place centrale de la psychanalyse, science de l’humain,
dans la compréhension du psychisme, mais aussi de son caractère
incontournable en tant que pratique s’adressant à
l’ensemble de la personne et visant à la désaliéner,
et non à se contenter de corriger telle ou telle de ses
manières de « fonctionner ». Et il est vrai
que cela est aussi peu mesurable que l’idée même
de liberté.
Notes
1.
Par exemple dans l’article du Pr Edward Shorter. Il est
l’auteur, nous affirme l’en-tête, d’une
« monumentale » Histoire de la psychiatrie : de l’ère
de l’asile à l’ère du Prozac . L’argument
d’au¬torité, reproché à Freud et
aux psychanalystes, est par ailleurs constamment invoqué
dans les pré¬sentations dithyrambiques des auteurs
: l’un a « renouvelé l’interprétation
de la psychanalyse » (sic) et « secoué l’institution
psychanalytique », un second est une « autorité
reconnue » dans l’histoire de la même discipline,
un troisième « l’un des meilleurs spécialistes
mondiaux de Jung », etc. Les « comme je l’ai
montré ici » ou « comme je l’ai prouvé
là » sont si nombreux dans l’ouvrage qu’ils
finissent par provoquer la lassitude ou le rire.
2. Jones E. (1953, 1955, 1958), La vie et l’œuvre de
Sigmund Freud, (3 Tomes), Paris, PUF, 1958, 1961, 1969.
3. Notamment les accusations très intéressées
des épouses successives d’Horace Frink, psychiatre
américain et patient de Freud.
4. Bizouard E., « Le savoir psychanalytique et l’évolution
de la science », Bulletin de la Société Psychanalytique
de Paris, N° 64, avril-mai 2002, 156-160.
5. Chalmers A. Qu’est-ce que la science ? Paris, La Découverte,
1978. 6. Paris, Payot, 1970.
7. sous la plume de P. Béquart, faisant référence
notamment à Lebovici. 8. loc.cit. p 128.
9. Voir par exemple les compte-rendus dans Psychanalyse en Europe
(Bulletin de la F.E.P.), 2005, N° 59, 143-167.
10. Lepastier S., (2002) « Prolégomènes à
l’évaluation quantitative en psychanalyse »,
Bulletin de la Société Psychanalytique de Paris,
N° 64, 2002, 161-168.
11. Souffir V (2002), loc. cit., 181-184.
12. Perron R. (2002), loc. cit ;« La question de la recherche
en psychanalyse / sur la psychanaly¬se », 147-190.
13. pp ; 223 et 433.
14. Bachelard G., (1940), La philosophie du non, Paris, P.U.F.
15. P. 344.
16. Pragier, G., Faure-Pragier, S. (1990), « Un siècle
après l’“esquisse” : Nouvelles métaphores
? Métaphores du nouveau », in Revue française
de psychanalyse, t. LIV, n° 6 : Psychanalyse et sciences ;
Nouvelles métaphores, Paris, PUF.
17. Andler D. « L’inconscient et autres oublis. Une
note sur l’importation d’idées freudiennes
dans les sciences cognitives », in P. Fédida &
D. Widlöcher, dir., Actualité des modèles freudiens,
PUF, 1995, pp. 75-89.
18. Edelman G.M. (1989), The Remembered Present. A Biological
Theory of Consciousness. New York, Basic Books.
19. Lebovici S. (1998), L’arbre de vie, (Glossaire), Paris
Érès.
20. Notamment Varela, cf. infra.
21. Georgieff N. (2004), Qu’est-ce que la schizophrénie
? Paris, Dunod.
22. Vincent J.-D. (1995), Biologie des passions. Paris, Odile
Jacob.
23. Varela F. (1995), « Quels ponts pour quelles approches
», Journal de la Psychanalyse de l’Enfant, I4, 313-337.
et (1997) : Sciences cognitives et psychanalyse Invitation aux
sciences cognitives, Paris, Le Seuil.
24. loc. cit.
25. Hardy-Baylé M.C. (2002), « Sciences cognitives
et psychiatrie », L’ Évolution psychiatrique
67, N° 1, 83-112.
26. Kandel E.R. (2002), « La biologie et le futur de la
psychanalyse : un nouveau cadre de travail pour une psychiatrie
revisitée » L’ Évolution psychiatrique
67, N° 1, 40-82. 27. Girardon N. (1998),« Entre neurones
et psychanalyse : une histoire de transmissions ? » Perspectives
Psy, 37, N° 2, 84-85.
28. Jeannerod M. (1998), « Psychanalyse et biologie »
Perspectives Psy, 37, N° 2,91-95.
29. Stoléru S. (1998) « L’émergence
des neurosciences affectives » Perspectives Psy, 37, N°
2, 96¬105.
30. p. 240.
31. Voir notamment tout un numéro de la Revue française
de psychanalyse consacré à ce problème (N°
2, 2002).
32. Voir Golse B. et Zigante F. (2002), « L’enfant,
les psychotropes et la psychanalyse », Revue fran¬çaise
de psychanalyse, 66, (2), 433-446.
33. loc. cit.
34. Qui devient si prégnante qu’il faut bien lui
trouver un petit nom. Je propose pour ma part le « Polcor
». Voir G. Gachnochi (2005), « L’Emprise du
politiquement correct », in : L’inconscient, politiquement
correct ?, Association Clermontoise de Recherche, d’Enseignement
et de Formation en Psychologie, à paraître.
35. Ce qui lui a valu les sympathies du Nouvel Observateur, parangon
du « Polcor » français et grand pourchasseur
de la pensée déviante, qui lui a immédiatement
consacré un dossier.
36. d’où notamment la méprise sur le mot de
perversion, qui doit évidemment être pris sous son
sens étymologique et non en y mettant une connotation moralisatrice.
37. Voir la nouvelle édition de Grunberger B. et Chasseguet-Smirgel
J. (2004), L’univers contesta¬tionnaire, Paris, In Press.
38. Green A. (1998), « Vers un armistice ? » (Éditorial
du dossier sur « Neurosciences et psycha¬nalyse »)
Perspectives Psy, 37, n° 2, 81-83.
39. Ibid.
40. voir La chose sexuelle, (1984) Nouvelle Revue de Psychanalyse,
N° 29.
41. Green A. (1982), « Après coup, l’archaïque
» Nouvelle Revue de Psychanalyse, N° 26, 195¬215.