Le rapport
Goldstone sur l’opération plomb durci à Gaza marque
un tournant, non pas sur le plan des rapports de force militaire entre
Israël et le monde arabe mais du statut international de l’Etat
d’Israël et, par ricochet, de l’image des Juifs du
monde entier.
Jacques
et Stéphanie Amar, Jean Pierre Bensimon, Malka Marcovich, Anne
Lifshitz Krams, viennent d’en publier dans la Revue Controverses
une étude critique. Sur 240 pages, ils en analysent –détail
après détail– les défaillances, sur le
plan du mode d’investigation, sur une forme qui n’a qu’un
vernis juridique sans satisfaire aux critères primordiaux de
la procédure juridique. Ils montrent en quoi les accusations
de « crime de guerre » et de « crime contre l’humanité
» qu’Israël aurait commis à Gaza, non seulement
ne reposent sur aucune preuve mais encore impliquent un retournement
brutal du droit international. Enfin, ils montrent comment ce rapport
constitue une étape dans un processus de 40 ans qui a pour
finalité de mettre Israël au ban des nations.
Le Congrès
américain l’a rejeté, de sorte que ce document
n’a aucun avenir de ce côté-là. La France
est plus ambiguë : elle demande l’ouverture de commissions
d’enquête des deux côtés. Le danger qu’il
représente se situe dans l’arène idéologique,
qui, aujourd’hui, est aussi importante que l’arène
militaire. Les ennemis d’Israël ont un projet bien précis,
relayé dans le monde entier par l’islamo-gauchisme :
faire d’Israël l’Afrique du Sud de l’apartheid,
un pays qui avait été banni de ce que l’on appelle
erronément « la communauté internationale ».
La mythification de Gaza, hier de Jenine, de la barrière de
sécurité, du système national israélien,
etc, vise à imposer une figure de l’Etat d’Israël
caractérisée par la discrimination raciale envers les
Palestiniens. C’est cette mouvance qui a le vent en poupe dans
toutes les tribunes médiatiques. Elle repose sur un impressionnant
consortium d’associations et d’ONG qui répercutent
sans cesse ses mots d’ordre et ses mystifications.
Elle
n’hésite pas à recourir à des figures antisémites,
notamment celle du crime rituel avec une étonnante créativité
de formes nouvelles. Les chaînes de télévision
françaises ont célébré (célébré
?) le premier anniversaire de l’opération de Gaza de
façon saisissante en ne nous montrant que des femmes et des
enfants victimes.
Tout
ce discours porte la puissance d’une explosion antisémite
dont on ne sait pas encore où elle se produira, et c’est
en cela que la stratégie des ennemis d’Israël engage
et hypothèque le destin des Juifs dans le monde occidental,
et notamment en Europe.
Le rapport
Goldstone authentifie en quelque sorte les pires accusations et légitime,
voire légalise, des actes de violence à venir. C’est
pourquoi il est temps de prendre la mesure de la gravité de
la situation et de son développement possible dans les années
à venir. Il est temps d’opter pour une stratégie
plus offensive sur les fronts symbolique, idéologique et médiatique.
Il ne faut plus laisser passer aucune falsification de la réalité.
L’analyse
critique du rapport Goldstone a été publiée dans
le n° 13 de la Revue
Controverses
(http://www.controverses.fr)