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B L O G   de   Shmuel   Trigano


Le bellicisme palestinien

Shmuel Trigano, le 12 mai 2010

On ne peut mieux exprimer le refus palestinien de la paix.

L’apparent paradoxe qui rend l’opinion occidentale aveugle au bellicisme fondamental de l’Autorité Palestinienne tient toute dans l’image qu’elle cultive d’un peuple victime et faible face à la puissance militaire israélienne. Cependant, le fait que les Palestiniens ont récusé systématiquement les offres successives d’Israël, témoigne de ce qu’ils ne s’appréhendent pas eux-mêmes dans ce profil misérabiliste caressé par les Occidentaux mais au contraire comme une puissance : la face émergée de la Oumma mondiale qui a le temps et les moyens de louvoyer, de jouer un double jeu diplomatique pour atteindre son but, la disparition de l’Etat d’Israël.

Les preuves tangibles ne manquent pas, émanant de la société civile palestinienne, de sa télévision, de sa presse, de ses manuels scolaires, de ses discours. La déclaration de Saeb Erekat il y a plusieurs mois refusant de reconnaître Israël comme un Etat juif, alors que dans leurs textes constitutionnels les Palestiniens définissent la Palestine comme arabe et islamique, n’a pas fait bouger d’un cran le mantra habituel. De même, le cerveau de la campagne mondiale contre l’apartheid israélienne et pour le boycott de ses produits est l’Autorité palestinienne.

Israël a-t-il intérêt à la constitution d’un Etat Palestinien si fondamentalement hostile ? Ce ne sera pas une solution mais l’assurance d’une guerre sauvage portée en son cœur même. Le processus d’Oslo s’est avéré être un processus de guerre qui a considérablement affaibli sa sécurité et son statut international. Le qualifier de « processus de paix » faisait partie de la même manipulation langagière que le politiquement correct visant à égarer les esprits.
Le discours de paix d’Israël ou du monde juif, rapportés à ce paysage, ne font que désigner irrésistiblement Israël comme l’obstacle à la Pax Palestina. C’est bien la situation à laquelle nous sommes arrivés sur la scène internationale. Il est temps de nommer un chat un chat. Une volonté de paix conséquente avec elle-même ne peut que développer une critique radicale du bellicisme palestinien.

N’est-il pas temps de réviser le sésame-ouvre-toi du discours conventionnel sur le Moyen Orient ? Comme un mantra, il égrène aujourd’hui la formule magique « Deux peuples, deux Etats », après avoir pendant des années chanté sur tous les tons une véritable mystique de la paix.

Oui, mais voilà, le temps a passé et les propositions les plus audacieuses du point de vue d’Israël ont toutes été rejetées par l’OLP, l’Autorité Palestinienne, pour ne pas parler de son double, le Hamas (son « double » effectivement car il y a toujours dans la politique des Etats arabes une division du travail entre réputés « modérés » et réputés « radicaux », les deux fonctionnant de concert dans la réalité concrète).

Un sondage d’il y a quelques jours de l’université palestinienne An Najah de Naplouse vient de sortir. En voici les résultats :

- Acceptez-vous la création d’un Etat Palestinien dans les frontières de 1967 (avant la guerre des 6 jours), avec quelques échanges de territoires comme solution du problème palestinien ?

Oui : 28,3
Non : 66,7
Sans opinion/Ne sait pas : 5

- Soutenez-vous ou rejetez-vous l’idée de Jérusalem comme capitale de deux Etats, la Palestine et Israël ?

Je la soutiens : 20,8


Je la rejette : 77,4
Sans opinion/Ne sais pas : 1,8.

Tout est dit.

*Editorial sur Radio J .

 

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