On ne
peut mieux exprimer le refus palestinien de la paix.
L’apparent
paradoxe qui rend l’opinion occidentale aveugle au bellicisme
fondamental de l’Autorité Palestinienne tient toute dans
l’image qu’elle cultive d’un peuple victime et faible
face à la puissance militaire israélienne. Cependant,
le fait que les Palestiniens ont récusé systématiquement
les offres successives d’Israël, témoigne de ce
qu’ils ne s’appréhendent pas eux-mêmes dans
ce profil misérabiliste caressé par les Occidentaux
mais au contraire comme une puissance : la face émergée
de la Oumma mondiale qui a le temps et les moyens de louvoyer, de
jouer un double jeu diplomatique pour atteindre son but, la disparition
de l’Etat d’Israël.
Les preuves
tangibles ne manquent pas, émanant de la société
civile palestinienne, de sa télévision, de sa presse,
de ses manuels scolaires, de ses discours. La déclaration de
Saeb Erekat il y a plusieurs mois refusant de reconnaître Israël
comme un Etat juif, alors que dans leurs textes constitutionnels les
Palestiniens définissent la Palestine comme arabe et islamique,
n’a pas fait bouger d’un cran le mantra habituel. De même,
le cerveau de la campagne mondiale contre l’apartheid israélienne
et pour le boycott de ses produits est l’Autorité palestinienne.
Israël
a-t-il intérêt à la constitution d’un Etat
Palestinien si fondamentalement hostile ? Ce ne sera pas une solution
mais l’assurance d’une guerre sauvage portée en
son cœur même. Le processus d’Oslo s’est avéré
être un processus de guerre qui a considérablement affaibli
sa sécurité et son statut international. Le qualifier
de « processus de paix » faisait partie de la même
manipulation langagière que le politiquement correct visant
à égarer les esprits.
Le discours de paix d’Israël ou du monde juif, rapportés
à ce paysage, ne font que désigner irrésistiblement
Israël comme l’obstacle à la Pax Palestina. C’est
bien la situation à laquelle nous sommes arrivés sur
la scène internationale. Il est temps de nommer un chat un
chat. Une volonté de paix conséquente avec elle-même
ne peut que développer une critique radicale du bellicisme
palestinien.
N’est-il
pas temps de réviser le sésame-ouvre-toi du discours
conventionnel sur le Moyen Orient ? Comme un mantra, il égrène
aujourd’hui la formule magique « Deux peuples, deux Etats
», après avoir pendant des années chanté
sur tous les tons une véritable mystique de la paix.
Oui,
mais voilà, le temps a passé et les propositions les
plus audacieuses du point de vue d’Israël ont toutes été
rejetées par l’OLP, l’Autorité Palestinienne,
pour ne pas parler de son double, le Hamas (son « double »
effectivement car il y a toujours dans la politique des Etats arabes
une division du travail entre réputés « modérés
» et réputés « radicaux », les deux
fonctionnant de concert dans la réalité concrète).